Proche-Orient: la France plaide pour la paix, soutient Israéliens et Palestiniens

TEL-AVIV (AFP) - La France a souligné jeudi la nécessité d'une reprise du processus de paix au Proche-Orient, réaffirmant l'importance pour Israël de voir sa sécurité garantie, tout en promettant de voter à l'ONU une résolution condamnant la colonisation israélienne si elle est modérée.

La chef de la diplomatie française Michèle alliot-Marie et son homologue israélien Avigdor Liberman, le 20 janvier 2011 à Jerusalem (© - Yossi Zamir)
"Si cette résolution est modérée et si elle n'empêche pas la reprise des négociations, nous la voterons certainement", a déclaré à la presse à Tel-Aviv la chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, au début de sa première tournée au Proche-Orient.

Ce projet de résolution devrait être mis au vote après une réunion en Allemagne le 5 février du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, UE, Russie et ONU), selon des responsables palestiniens. La Russie devrait le voter alors que les Etats-Unis ont fait valoir leur hostilité à cette initiative, jugeant qu'un accord négocié restait le seul chemin viable vers la paix.

Le chef de la diplomatie israélienne, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, a évoqué lors de sa rencontre avec la ministre française le "fossé dangereux" qui apparaît, selon lui, entre le gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.

"Pendant qu'Israël approuvait 5.300 permis de travail à des Palestiniens en Israël la semaine dernière, l'Autorité palestinienne présentait une proposition au Conseil de sécurité (de l'ONU) condamnant Israël pour tous les péchés possibles", a dénoncé Avigdor Lieberman, selon un communiqué de son cabinet.

"Israël ne va pas rester simplement les bras croisés et supporter toujours critiques et insultes", a-t-il averti.

Les négociations de paix israélo-palestiniennes directes, qui avaient repris début septembre sous la pression des Etats-Unis, ont été rompues quelques semaines plus tard, Israël ayant refusé de prolonger un moratoire partiel sur la colonisation.

Pour renouer le dialogue, les Palestiniens réclament des références politiques claires, comme la fin de l'occupation des Territoires palestiniens occupés depuis 1967, et Jérusalem-Est pour capitale de leur futur Etat. Ils demandent aussi la reconnaissance de l'Etat palestinien à l'intérieur des frontières de juin 1967, moyennant des échanges mineurs de territoires.

"Il faut aller vers la paix, c'est dans l'intérêt de tout le monde et de la sécurité d'Israël", a martelé la ministre française, qui a aussi été reçue par les Premiers ministres palestinien, Salam Fayyad, et israélien Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense israélien Ehud Barak.

Devant une partie de la communauté française vivant en Israël (100.000 personnes), elle a fait valoir que la France "n'acceptera pas" que l'Iran déstabilise le Proche-Orient. "La France ne permettra qu'il se dote de l'arme nucléaire", a-t-elle ajouté, à la veille de la reprise de négociations multilatérales en Turquie sur le programme nucléaire iranien.

Les Etats-Unis et une partie de la communauté internationale accusent Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que l'Iran a toujours démenti.

Lors d'un déplacement à Jérusalem, Michèle Alliot-Marie a visité le mémorial de la Shoah de Yad Vashem et rencontré les parents du jeune soldat franco-israélien Gilad Shalit, prisonnier à Gaza depuis 2006. Elle leur a promis de mobiliser l'Union européenne sur son cas, afin qu'il puisse notamment recevoir des visites de la Croix-Rouge.

Michèle Alliot-Marie devait poursuivre sa tournée par Gaza vendredi, avant l'Egypte et la Jordanie, deux pays inquiets d'une contagion de la révolution tunisienne.