Marine Le Pen courtise les outre-mer, mais doit renoncer à son voyage aux Antilles |
PARIS (AFP) - Marine Le Pen, candidate du Front national à la présidentielle, a présenté mercredi à Paris son programme pour l'outre-mer, n'oubliant aucun des sujets sensibles dans ces territoires, et annoncé qu'elle devait renoncer à son déplacement dans les Antilles. |
"Je suis obligée de renoncer à un voyage en Martinique et Guadeloupe prévu à une date très proche de la date limite de dépôt des parrainages", le 16 mars, a-t-elle déclaré, indiquant devoir rester en métropole pour réunir les signatures d'élus nécessaires à sa candidature.
Elle a aussi dit ne "pas avoir le budget pour organiser ce voyage" prévu initialement début mars, évoquant les réticences des banques à lui prêter des fonds avant qu'elle ait la certitude d'être candidate.
Son père, Jean-Marie Le Pen, n'a jamais pu faire campagne aux Antilles.
En revanche, Mme Le Pen est attendue la semaine prochaine à La Réunion. Elle a qualifié d'"inadmissible" le fait que le restaurant où elle doit tenir son meeting ait été tagué.
Avant d'exposer sa propre vision pour les outre-mer, Marine Le Pen a "condamné l'indifférence voire le mépris affiché tout au long de ce quinquennat par Nicolas Sarkozy", symbolisée selon elle "en 2007 par la suppression d'un ministère spécifique et son rattachement au ministère de l'Intérieur". Elle a aussi salué l'action de son prédécesseur Jacques Chirac, un "bien piètre" président mais qui a "nourri un amour sincère pour l'outre-mer".
Continuité territoriale, aide aux étudiants ultramarins en métropole, lutte contre la fracture numérique, promesse de négocier avec la grande distribution, immigration... Marine Le Pen a ensuite détaillé son programme destiné à créer un "pont économique avec ces territoires", qui "parce qu'ils sont loin des yeux doivent être proches du coeur".
Alors que le chômage atteint entre 20 et 30%, la candidate FN veut faire de l'emploi sa "priorité" et entend "renouer avec une politique d'exonération des charges patronales" et de "défiscalisation des investissements productifs" (en vigueur même s'ils ont subi les coups de rabot contre les niches fiscales, ndlr).
Dénonçant des "prix prohibitifs", elle veut ouvrir à la concurrence européennes les liaisons aériennes. Elle s'est aussi prononcée pour le maintien en faveur des nombreux fonctionnaires ultramarins de métropole du congé bonification (prise en charge d'un séjour dans la collectivité d'origine).
Après les crises sociales de 2009 contre la vie chère, elle a promis des "négociations musclées" avec la grande distribution pour qu'elle privilégie les produits locaux dans les supermarchés sur place.
Concernant la pression migratoire, particulièrement en Guyane, aux Antilles et à Mayotte, elle a parlé d'"assécher les pompes aspirantes de l'immigration" par l'abandon du droit du sol et la mise en place de la préférence nationale pour l'attribution des aides sociales.
Elle a aussi évoqué la question institutionnelle, après les évolutions différenciées des départements et collectivités sous le mandat de M. Sarkozy.
"Il n'y a pas d'avenir radieux sur le chemin des aventures individuelles", a-t-elle lancé, plaidant pour "le respect de nos spécificités et de nos particularismes mais dans une République une et indivisible".
Alors que la Nouvelle-Calédonie devra se prononcer à partir de 2014 sur son indépendance, Mme Le Pen a parlé d'une "indispensable réconciliation mais dans le respect de la plus stricte équité".
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Publié le: 01/02/2012 à 13:31:46 GMT |
Source : AFP |
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