Incitation à la "suspension": 3 ans avec sursis requis contre une journaliste |
TOULOUSE (AFP) - Trois ans de prison avec sursis ont été requis mardi par le tribunal correctionnel de Toulouse contre une journaliste pour un reportage sur M6 sur la "suspension", pratique consistant à suspendre une personne à l'aide de crochets plantés dans la peau du dos. |
"Ce reportage était fait pour dénoncer ces pratiques et non les cautionner", a reconnu la vice-procureure Brigitte Lanfranchi, qui a cependant demandé la condamnation de la journaliste, "pour avoir provoqué cette infraction par besoin professionnel", ainsi qu'une amende de 3.000 à 4.000 euros.
La journaliste, qui travaillait pour l'agence de production TAC Presse, est poursuivie pour "complicité de violence volontaire avec arme, en l'occurrence des crochets, et en réunion" pour avoir, selon le parquet, tenu "un rôle d'incitation".
Dans un reportage diffusé le 8 octobre 2006 sur M6 pour l'émission Zone interdite, la journaliste, Isabelle Cottenceau, voulait dénoncer les méfaits de la suspension, ce qu'elle répète depuis le début de l'instruction.
"Ce n'est pas le procès du droit à l'information", a déclaré Alexandre Martin, l'avocat du père de l'adolescent, partie civile qui a réclamé 5.000 euros de dommages et intérêts.
L'adolescent avait décidé de "s'offrir une suspension" pour ses 18 ans et sa mère lui avait donné son accord.
Outre la journaliste, quatre autres personnes sont poursuivies pour avoir participé à la suspension, en août 2006 à Toulouse. Un an a été requis contre le propriétaire d'un magasin de piercing de Toulouse, accusé d'avoir organisé l'événement, 4 mois contre deux personnes qui l'ont aidé et 3 mois contre la personne qui a prêté l'appartement.
Toutes les peines requises sont assorties du sursis. Le délibéré était attendu dans la soirée.
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Publié le: 24/03/2009 à 18:06:01 GMT |
Source : AFP |
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