France Télévisions: 900 départs évoqués, tollé chez les syndicats |
PARIS (AFP) - A quelques jours de l'examen à l'Assemblée du projet de loi sur l'audiovisuel public, le patron de France Télévisions Patrick de Carolis a évoqué 900 départs volontaires à la retraite, provoquant un tollé chez les syndicats qui appellent à la grève le 25 novembre. |
C'est la première fois qu'un tel chiffre, qui représente plus de 8% des effectifs, est avancé depuis l'annonce par Nicolas Sarkozy de la suppression de la publicité à France Télévisions, le 8 janvier, même si la direction du groupe public affirme que ce projet "n'est pas lié à la réforme en cours".
Auditionné mercredi par les députés socialistes avant la présentation au Parlement du projet de loi, Patrick de Carolis a évoqué un "guichet de départs volontaires à la retraite pour 900 salariés du groupe", qui en compte 11.000, selon ses propos rapportés par les députés PS.
"M. de Carolis reconnaît que son groupe est contraint à de sérieuses économies", ajoutent les députés.
La direction de France Télévisions a confirmé ces propos, parlant d'un "dispositif incitatif" et démentant tout plan social.
Ce dispositif serait proposé à tous les salariés ayant toutes leurs annuités. "Potentiellement 900 personnes pourraient être concernées (si elles sont volontaires) d'ici 2012, soit sur quatre ans", a-t-elle expliqué, précisant que ce chiffre était "une projection statistique" du nombre de collaborateurs qui auront leurs annuités d'ici 2012.
Ce type de dispositif avait déjà été mis en place en 2007 par les sociétés du groupe pour environ 200 personnes.
Cette annonce, qui intervient dans un climat d'inquiétude quant à l'avenir des chaînes de France Télévisions privées de publicité, a déclenché un tollé chez les syndicats.
"Ce n'est pas une surprise mais on est très en colère parce qu'on l'apprend par le PS!", a réagi Carole Petit, déléguée SNJ.
La semaine dernière, les syndicats de France 2 et France 3 avaient dénoncé les absences de M. de Carolis aux comités d'entreprises respectifs des chaînes.
"Carolis est dans une stratégie d'évitement, il n'a pas parlé aux salariés depuis le 19 septembre. C'est très mal vécu dans le contexte actuel", a ajouté la responsable syndicale.
"C'est inacceptable, c'est un plan social qui ne veut pas dire son nom", a estimé Patrice Christophe, de la CFDT.
Pour sa part, la CGT a prévenu qu'elle s'opposerait à "tout départ au rabais" et "dénoncera toute baisse d'activité de la future société France Télévisions liée au non remplacement des partants".
Le syndicat craint par ailleurs qu'un "plan social" concernant 1.000 salariés ne vienne s'ajouter à ces départs, ce qui ferait au total environ "2.000 suppressions de postes", selon son porte-parole, Jean-François Téaldi.
La CGT craint des coupes supplémentaires dans les effectifs en raison notamment des synergies que devra réaliser France Télévisions dans le cadre de sa transformation en une entreprise unique. "Ces économies avait été évaluées par la commission Copé à 140 millions d'euros ce qui, selon nos experts, équivaut à 2.000 équivalents temps plein", dit-il.
L'éventualité d'une suppression de 1.000 emplois avait déjà été évoquée en février par certaines sources, mais démentie à l'époque par la direction.
L'intersyndicale de l'audiovisuel public (SNRT-CGT, CFDT, CFTC, FO, SNJ, Sud, CSA, SITR, SRCTA et SNJ-CGT) a décidé de maintenir son appel à une grève de 24 heures et à une manifestation à Paris le 25 novembre, jour où l'Assemblée nationale se saisira du projet de loi.
Il s'agira de la troisième grève dans le secteur depuis l'annonce de la suppression de la publicité.
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Publié le: 06/11/2008 à 15:56:41 GMT |
Source : AFP |
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