Le Portugal juge que les euro-obligations sont "une bonne idée"

BRUXELLES (AFP) - Le Premier ministre portugais, José Socrates, a qualifié de "bonne idée" l'éventualité de créer des euro-obligations, des emprunts lancé en commun par les pays de la zone euro, alors que les Européens sont divisés sur cette idée.

Le premier ministre portugais Jose Socrates lors de son arrivée au sommet de la zone euro, le 16 décembre 2010 à Bruxelles (© - Georges Gobet)
"Les euro-obligations sont une bonne idée. Je défends les euro-obligations depuis longtemps", a déclaré M. Socrates, en arrivant à un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'Union européenne à Bruxelles, consacré à la crise financière en zone euro.

"Mais ce qui est important pour l'instant, c'est que ce sommet étudie ce qu'il y a sur la table" à savoir pour le moment "la création d'un mécanisme permanent pour faire face aux crises", a-t-il ajouté.

Lors de leur réunion, les dirigeants européens doivent décider de doter la zone euro d'un mécanisme permanent de solidarité financière entre pays, pour lequel un changement du traité régissant l'UE sera nécessaire.

Mais certains responsables européens, au premier rang desquels le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, veulent aller plus loin en créant des "euro-obligations", des emprunts d'Etat communs pour mutualiser les risques entre pays et protéger les plus faibles.

Il a lancé une proposition en ce sens la semaine dernière avec le ministre italien des Finances Giulio Tremonti.

L'Allemagne, qui jouit de la plus grande crédibilité sur les marchés obligataires, y est opposée.

"Avec des euro-obligations on ne règlerait pas les faiblesses de l'Europe, on ne ferait que les transmettre à tout le monde. Et les Etats endettés n'auraient plus aucune pression pour assainir leurs comptes publics", a dit la chancelière Angela Merkel jeudi dans une interview au quotidien allemand Bild Zeitung

Néanmoins elle n'a pas fermé totalement la porte à terme à cette idée. "Les euro-obligations ne sont pas compatibles avec le traité actuel de l'UE. Mais naturellement l'UE doit toujours évoluer", a-t-elle dit.