S'il m'était prouvé quant faisant la guerre mon idéal aurait des chances de prendre corps, je dirai quant même non à la guerre car on élabore pas une société sur des morceaux de cadavres
Je ne sais pas qui a écrit ça mais je me souviens avoir noté cette phrase sur mon sac us lorsque j'étais au lycée et arnarchiste.....[/i]
y a un conte que j'aime bien "manger avec des baguettes"
http://209.85.135.104/search?q=cache:rEqN5SIaWVQJ:www.acsm.qc.ca/antistress/medias/pdf/coffre-outils-2002.pdf+contes+de+sagesses+longues+bag uettes&hl=fr&ct=clnk&cd=19&gl=fr
"On peut promettre des actions, mais non des sentiments, car ceux-ci sont involontaires. Qui promet à quelqu'un de l'aimer toujours, ou de le haïr toujours, ou de lui être toujours fidèle, promet quelque chose qui n'est pas en son pouvoir; ce qu'il peut bien promettre, ce sont des actions qui, à la vérité, sont ordinairement les conséquences de l'amour, de la haine, de la fidélité, mais qui peuvent aussi provenir d'autres motifs, car à une seule action mènent des chemins et des motifs divers." NIETZSCHE, FRIEDRICH
"On peut promettre des actions, mais non des sentiments, car ceux-ci sont involontaires. Qui promet à quelqu'un de l'aimer toujours, ou de le haïr toujours, ou de lui être toujours fidèle, promet quelque chose qui n'est pas en son pouvoir; ce qu'il peut bien promettre, ce sont des actions qui, à la vérité, sont ordinairement les conséquences de l'amour, de la haine, de la fidélité, mais qui peuvent aussi provenir d'autres motifs, car à une seule action mènent des chemins et des motifs divers." NIETZSCHE, FRIEDRICH
8ada jber la3bat pour justifier ses conneries à venir et préparer ainsi sa défense au moment venu
On appelle ces gens: les pros du baratin
Je serais curieux de connaitre la vie amoureuse d'8ad bourass
la culture chinoise est vraiment trop riche normal elle date de plusieurs millenaires mais ce qu'on sait de toute cette richesse ce sont les dictons les citations et un nombre minime de contes.
malheureusement ce qu'on a de la poésie chinoise ancienne est tres peu, voilà un poéme que j'ai trouvé.
Li sao
Ma famille descend de l’empereur Kao yang ;
feu mon vénérable père s’appelait Po yong.
Je naquis au début du printemps, le jour keng ying,
de la première lune de l’année ying .
Mon père assista à ma naissance ;
il me donna de jolis noms :
Tchen tse, comme nom de lait,
et Ling kiu comme prénom.
Je porte en moi tout ce qu’il y a de beau dans la nature,
je possède en outre de grandes capacités.
Je me couvre de kiang li et de tchou ,
je noue les fleurs d’orchidée automnales pour faire des pendeloques.
Mes années coulent rapidement,
je redoute de ne pouvoir aider à temps le Prince !
Le matin, je cueille la fleur de mou lan sur le mont P’i
et le soir, l’herbe hivernale sur les îlots.
Le soleil et la lune ne s’arrêtent jamais dans leur course,
— le printemps et l’automne se succèdent.
En voyant les arbres se dénuder et les herbes jaunir,
je crains de voir le charme de la belle se flétrir.
Pourquoi ne profite t elle pas de sa maturité pour sarcler le gazon ?
Pourquoi ne change t elle pas de conduite ?
Je monterais sur le k’i ou sur le ki :
et je la conduirais...
Seulement, les traîtres réunis ne pensent qu’à leurs intérêts,
la route est donc sombre, étroite et périlleuse.
N’oserais je pas courir les risques ?
Je crains que la voiture royale ne soit en danger !
En tout sens, je la surveille ;
j’espère suivre la trace des rois de jadis.
Mais le tchouan ne voit pas ma fidélité ;
croyant aux calomnies, il s’irrite brusquement.
Je comprends la difficulté d’être fidèle,
mais mon cœur est décidé et je ne puis hésiter.
Si, pour obtenir l’équité, je parle avec Kieou tien ,
c’est toujours à cause de l’Energie Clairvoyante .
D’abord, elle s’entendit très bien avec moi ;
puis elle chercha à m’éviter .
Je la quitte sans difficulté ;
je la plains de son inconstance !
Je dispose de neuf wan de terre pour cultiver les orchidées,
de cent meou pour les houei ,
et d’un yi pour les lieou li et les tsi-tch’e
mêlés aux tou heng et aux fang-tchou .
Je leur souhaite la prospérité ;
je les cueillerai lorsque le moment sera venu.
Cependant, que m’importe leur prospérité ?
J’ai seulement pitié des fleurs fanées !
Les opportunistes se hâlent de parvenir à leurs fins,
leur avidité est insatiable.
En mesurant les autres d’après son propre sentiment,
chacun d’eux jalouse les hommes capables et honnêtes.
Tous se précipitent, se bousculent pour atteindre leur but commun.
Mais moi, je ne m’occupe guère de mon intérêt ;
la vieillesse m’approche de plus en plus,
je tremble que mon renom ne soit pas établi !
A l’aurore, je bois la rosée tombée du mou lan ;
au crépuscule, je goûte les pétales tombés des chrysanthèmes.
Si mon idéal était vraiment juste et beau,
je supporterais longtemps et sans dommage la faim.
Avec un petit bâton de bois, j’attache la tige de ts’ai ;
je file les graines mûres de pi-li .
Je redresse le feuillage du kiun-kouei ,
et façonne celui du hou cheng .
Je prends pour modèle de fidélité les sages antiques
que mes contemporains ne respectent plus.
Si ma fidélité ne convient pas à mes contemporains,
je veux imiter P’eng Hien .
Je soupire longuement, je pleure ;
je souffre des maux de la vie.
Malgré mon perfectionnement moral, vivant sous le joug d’autrui,
je conseille le souverain le matin et le soir, on m’exile déjà.
Etant exilé, je porte toujours les houei — et les ts’ai ;
si le choix de mon cœur réglait mes pas,
quand même je mourrais et ressusciterais neuf fois, je ne regretterais rien !
Je garde rancune à l’Énergie Clairvoyante de son indifférence ,
jusqu’à la fin, elle n’examine pas mon cœur.
Plusieurs femmes, jalouses de la beauté de mes sourcils,
m’accusent faussement de conduite légère .
Les artisans de nos jours sont véritablement adroits :
sans s’inquiéter de la forme carrée ou ronde, ils changent les formes,
contrairement à l’usage du cordeau noirci , ils suivent les courbes ;
sans se soucier de la solidité, ils s’enhardissent à bâtir de vastes demeures.
Triste, désespéré,
je végète dans cette époque !
Je mourrais plutôt que de les plagier !
Les rapaces ne se groupent pas,
depuis l’antiquité il en est ainsi.
Comment ce qui est rond pourrait devenir carré ?
Comment s’entendront ceux qui n’ont pas les mêmes principes ?
Je contrains mon cœur, je retiens mes opinions,
je supporte les injures, espérant trouver l’occasion de chasser les traîtres.
Mourir en gardant la pureté de sa conduite :
voici ce que les anciens sages préféraient.
Je me repens de ne pas avoir choisi consciencieusement mon chemin ;
resté longtemps debout, je vais me retirer.
Je fais faire demi-tour à ma voiture ,
mon égarement n’est pas de longue durée.
Je laisse mon cheval marcher doucement dans la prairie couverte d’orchidées,
je monte sur une colline et m’y repose.
Je retournerais bien à la Cour si j’étais sûr de ne pas y rencontrer de nouveaux ennuis ;
en m’éloignant de la Cour, je mène la vie d’autrefois.
Je rassemble les feuilles de k’i et de lotus, et les fleurs de fou-yong
pour confectionner mes habits .
Chaque personne a son goût ;
moi, j’ai celui du perfectionnement moral.
Même si l’on me démembrait, je n’y renoncerais jamais ;
mon cœur est irréprochable !
A propos de mon exil, ma sœur
me gronde plus d’une fois .
Elle me dit : « A cause de son entêtement,
Kouen fut condamné à mort.
Toi, pourquoi veux tu, contre les coutumes de notre époque, rester fidèle et te perfectionner dans la morale ?
Pourquoi, seul, désires tu semblable perfectionnement ?
Les mauvaises herbes encombrent la salle ;
alors, tu les écartes, tu te conduis d’une façon différente et tu t’étonnes de leurs calomnies ? »
Hélas ! hélas ! à qui confierai-je ma peine ?
Qui la comprendra ?
Mes contemporains se lient facilement,
moi seul suis incompris !
Je me prosternerai devant le Ciel, je lui exposerai mes idées,
car, en revisant le passé historique, j’ai découvert le droit chemin.
Le k’ieou et le ki traînent mon char .
Je survole la poussière terrestre, je me dirige au firmament.
Le matin je pars de Ts’ang wou ,
le soir j’arrive à Hiuan p’o .
En passant au dessus des Palais , je voudrais m’arrêter un moment,
mais le soleil descend et le crépuscule va tomber.
J’ordonne à Hi Houo d’arrêter un instant le char.
Me dirigeant vers la montagne Yen-tseu ,
je ne me presse pas.
La route est si longue et incertaine,
je vais monter au ciel pour distinguer le bon chemin
et je redescendrai pour le suivre.
Devant moi, Wang chou conduit l’équipage,
derrière, Fei-lien nous suit.
Avec mon escorte si nombreuse,
avec mon équipage si pompeux,
je demande à Ti-houen d’ouvrir le Paradis ;
immobile, appuyé contre la porte, il me regarde et ne me répond pas.
Le temps est très sombre .
Mes pas hésitent, je donne mon amitié aux orchidées.
L’anarchie règne sur ce monde,
les jalousies, les intrigues, accablent les honnêtes gens.
Demain je franchirai la rivière Po,
je descendrai le sommet de Lang fong .
Soudain, en tournant la tête, j’aperçois mon pays natal, mes larmes coulent...
Je visite rapidement le Palais du Printemps , où je prends une branche en jade pour contempler ma parure.
Je profite de la floraison qui ne s’achève pas encore,
je cherche celle à qui je pourrais faire des cadeaux .
Je commande à Foung long , avec sa voiture nuageuse,
d’aller trouver la déesse Mi.
Je donne comme présent mon ceinturon ;
j’envoie Kien sieou comme intermédiaire.
Mes adversaires se rassemblent autour de la déesse et me calomnient de nouveau ;
elle repousse ma demande sous prétexte qu’habitant dans un endroit reculé, elle ne saurait changer de domicile.
Elle séjourne, trois nuits durant, à Tch’iong che ;
tous les matins, elle lave ses cheveux dans la rivière Lai-p’an .
Elle entretient sa beauté dont elle est fière ;
toute la journée, elle s’amuse et laisse passer le temps .
Bien qu’elle soit belle, elle se montre trop dédaigneuse ;
je l’abandonne pour en chercher une autre.
J’aperçois en haut de la Terrasse de Jade
la jolie femme du pays de Yeou song .
Je charge le tch’en d’être mon intermédiaire.
Dès son retour, il me rapporte traîtreusement les médisances.
Le mâle de la tourterelle, chargé de ma mission, s’envole en chantant.
Je méprise cependant sa légèreté.
Mon cœur est plein de doute,
pourtant, selon les rites, je ne saurais aller vers elle moi-même.
Cet homme parfait comme le phénix présente déjà les cadeaux à cette belle,
Kao sing l’épousera certainement avant moi.
Je voyagerais bien dans les pays lointains, mais aller où ?
Alors je flâne nonchalamment pour tuer mon ennui.
Le gynécée est profond, loin pour moi ;
l’éminent roi ne me comprend pas non plus.
Comment exposerais je ma fidélité ?
Voudrais je mourir ainsi dans ce pays ?
Je prépare les tiges de k’iong mao et les morceaux de bambou,
je prie Ling fen de prédire mon sort .
Il dit : « Les deux belles choses devraient s’entendre :
qui peut croire que, pour les amener l’une à l’autre, il faille faire des démarches ? »
Il dit encore : « Je pense que dans une étendue telle que celle des neuf tcheou ,
il ne manque pas de belles femmes . »
Il me conseille enfin : « Tâcher de voyager aux pays lointains et sans hésiter,
pour rencontrer une séduisante créature.
Partout ailleurs poussent les plantes aromatiques,
pourquoi vous attachez vous tant à votre pays natal ? »
Hélas ! l’époque est troublée, les goûts sont bouleversés ;
qui jugera équitablement mes qualités et mes défauts ?
Les penchants de chaque personne diffèrent naturellement de ceux d’autrui ;
seulement, ces courtisans ont des préférences étranges :
ils portent sur eux, comme parfum, l’armoise,
et prétendent que la fleur d’orchidée n’est pas digne de cet emploi !
J’avais compté sur l’appui de Lan ;
trompé par son apparence, j’ai découvert en lui le manque de foi.
Il délaisse les hommes capables comme s’ils étaient pareils aux autres courtisans,
et déclare bien vouloir assembler ces derniers autour du trône !
Tsiao , ambitieux et flatteur,
remplit son sac de parfum avec le cornouiller .
Il ne désire que parvenir,
comment respecterait il la senteur suave .
Puisque Ling fen m’a conseillé de grands voyages,
je choisis un jour favorable et je pars.
J’attelle le dragon volant
à mon char de jade et d’ivoire.
Les cœurs des traîtres ne s’harmoniseront jamais avec ceux des hommes fidèles ;
je m’exile volontairement.
Le matin, je quitte T’ien tsin ,
le soir j’atteins Si-kei .
Les phénix vénèrent mes drapeaux,
doucement, ils planent.
Tout à coup, j’aborde le Sable Mouvant,
je suis le cours de la Rivière Rouge.
Sur l’ordre du Dieu de l’Ouest,
les dragons bâtissent pour moi des ponts sur la Mer Occidentale.
La route est longue et pleine de difficultés ;
je prescris aux voitures de mon équipage de prendre la route la plus courte,
elles contournent la montagne Pou tcheou, se dirigent vers l’ouest
et me rejoignent au bord de la mer.
J’expose mes mille voitures
dont les essieux sont en jade.
Les huit dragons serpentent en traînant mon char,
les immenses drapeaux de nuages l’ombragent.
Je conduis lentement, je ne me laisse pas enflammer par ce luxe ;
mes pensées s’envolent vers les horizons lointains, but de mon voyage aérien.
J’exécute les Neuf Chants et danse au son de la musique de Chao ; en profitant de mes loisirs, je goûte ces agréments.
Je m’élève vers le lumineux firmament ;
soudain, je baisse la tête, j’aperçois mon pays natal.
Alors, saisis par la nostalgie , mon cocher s’attriste
et mon cheval ne veut plus avancer.
Sur ce, je conclus : « Hélas ! c’en est fait !
Dans ce pays, personne ne me comprend ;
qu’est ce donc qui m’attache encore à la capitale ?
Puisque je ne peux pas prendre part à la politique et l’améliorer, je suivrai les traces de P’eng Hien. »
K’IU P’ING (K’iu Yuan).
Poème composé aux environs de 296 avant J : C. D’après l’historien Sseu ma Ts’ien, l’expression Li sao est égale à celle de « li yeou ». Or, d’après l’historien Pan Kou, li signifie tristesse. Donc, Li sao signifie soit « Éloigner la tristesse » comme l’entend Sseu ma Ts’ien, soit « Tristesse importune », comme l’entend Pan Kou.
la culture chinoise est vraiment trop riche normal elle date de plusieurs millenaires mais ce qu'on sait de toute cette richesse ce sont les dictons les citations et un nombre minime de contes.
malheureusement ce qu'on a de la poésie chinoise ancienne est tres peu, voilà un poéme que j'ai trouvé.
Li sao
Ma famille descend de l’empereur Kao yang ;
feu mon vénérable père s’appelait Po yong.
Je naquis au début du printemps, le jour keng ying,
de la première lune de l’année ying .
Mon père assista à ma naissance ;
il me donna de jolis noms :
Tchen tse, comme nom de lait,
et Ling kiu comme prénom.
Je porte en moi tout ce qu’il y a de beau dans la nature,
je possède en outre de grandes capacités.
Je me couvre de kiang li et de tchou ,
je noue les fleurs d’orchidée automnales pour faire des pendeloques.
Mes années coulent rapidement,
je redoute de ne pouvoir aider à temps le Prince !
Le matin, je cueille la fleur de mou lan sur le mont P’i
et le soir, l’herbe hivernale sur les îlots.
Le soleil et la lune ne s’arrêtent jamais dans leur course,
— le printemps et l’automne se succèdent.
En voyant les arbres se dénuder et les herbes jaunir,
je crains de voir le charme de la belle se flétrir.
Pourquoi ne profite t elle pas de sa maturité pour sarcler le gazon ?
Pourquoi ne change t elle pas de conduite ?
Je monterais sur le k’i ou sur le ki :
et je la conduirais...
Seulement, les traîtres réunis ne pensent qu’à leurs intérêts,
la route est donc sombre, étroite et périlleuse.
N’oserais je pas courir les risques ?
Je crains que la voiture royale ne soit en danger !
En tout sens, je la surveille ;
j’espère suivre la trace des rois de jadis.
Mais le tchouan ne voit pas ma fidélité ;
croyant aux calomnies, il s’irrite brusquement.
Je comprends la difficulté d’être fidèle,
mais mon cœur est décidé et je ne puis hésiter.
Si, pour obtenir l’équité, je parle avec Kieou tien ,
c’est toujours à cause de l’Energie Clairvoyante .
D’abord, elle s’entendit très bien avec moi ;
puis elle chercha à m’éviter .
Je la quitte sans difficulté ;
je la plains de son inconstance !
Je dispose de neuf wan de terre pour cultiver les orchidées,
de cent meou pour les houei ,
et d’un yi pour les lieou li et les tsi-tch’e
mêlés aux tou heng et aux fang-tchou .
Je leur souhaite la prospérité ;
je les cueillerai lorsque le moment sera venu.
Cependant, que m’importe leur prospérité ?
J’ai seulement pitié des fleurs fanées !
Les opportunistes se hâlent de parvenir à leurs fins,
leur avidité est insatiable.
En mesurant les autres d’après son propre sentiment,
chacun d’eux jalouse les hommes capables et honnêtes.
Tous se précipitent, se bousculent pour atteindre leur but commun.
Mais moi, je ne m’occupe guère de mon intérêt ;
la vieillesse m’approche de plus en plus,
je tremble que mon renom ne soit pas établi !
A l’aurore, je bois la rosée tombée du mou lan ;
au crépuscule, je goûte les pétales tombés des chrysanthèmes.
Si mon idéal était vraiment juste et beau,
je supporterais longtemps et sans dommage la faim.
Avec un petit bâton de bois, j’attache la tige de ts’ai ;
je file les graines mûres de pi-li .
Je redresse le feuillage du kiun-kouei ,
et façonne celui du hou cheng .
Je prends pour modèle de fidélité les sages antiques
que mes contemporains ne respectent plus.
Si ma fidélité ne convient pas à mes contemporains,
je veux imiter P’eng Hien .
Je soupire longuement, je pleure ;
je souffre des maux de la vie.
Malgré mon perfectionnement moral, vivant sous le joug d’autrui,
je conseille le souverain le matin et le soir, on m’exile déjà.
Etant exilé, je porte toujours les houei — et les ts’ai ;
si le choix de mon cœur réglait mes pas,
quand même je mourrais et ressusciterais neuf fois, je ne regretterais rien !
Je garde rancune à l’Énergie Clairvoyante de son indifférence ,
jusqu’à la fin, elle n’examine pas mon cœur.
Plusieurs femmes, jalouses de la beauté de mes sourcils,
m’accusent faussement de conduite légère .
Les artisans de nos jours sont véritablement adroits :
sans s’inquiéter de la forme carrée ou ronde, ils changent les formes,
contrairement à l’usage du cordeau noirci , ils suivent les courbes ;
sans se soucier de la solidité, ils s’enhardissent à bâtir de vastes demeures.
Triste, désespéré,
je végète dans cette époque !
Je mourrais plutôt que de les plagier !
Les rapaces ne se groupent pas,
depuis l’antiquité il en est ainsi.
Comment ce qui est rond pourrait devenir carré ?
Comment s’entendront ceux qui n’ont pas les mêmes principes ?
Je contrains mon cœur, je retiens mes opinions,
je supporte les injures, espérant trouver l’occasion de chasser les traîtres.
Mourir en gardant la pureté de sa conduite :
voici ce que les anciens sages préféraient.
Je me repens de ne pas avoir choisi consciencieusement mon chemin ;
resté longtemps debout, je vais me retirer.
Je fais faire demi-tour à ma voiture ,
mon égarement n’est pas de longue durée.
Je laisse mon cheval marcher doucement dans la prairie couverte d’orchidées,
je monte sur une colline et m’y repose.
Je retournerais bien à la Cour si j’étais sûr de ne pas y rencontrer de nouveaux ennuis ;
en m’éloignant de la Cour, je mène la vie d’autrefois.
Je rassemble les feuilles de k’i et de lotus, et les fleurs de fou-yong
pour confectionner mes habits .
Chaque personne a son goût ;
moi, j’ai celui du perfectionnement moral.
Même si l’on me démembrait, je n’y renoncerais jamais ;
mon cœur est irréprochable !
A propos de mon exil, ma sœur
me gronde plus d’une fois .
Elle me dit : « A cause de son entêtement,
Kouen fut condamné à mort.
Toi, pourquoi veux tu, contre les coutumes de notre époque, rester fidèle et te perfectionner dans la morale ?
Pourquoi, seul, désires tu semblable perfectionnement ?
Les mauvaises herbes encombrent la salle ;
alors, tu les écartes, tu te conduis d’une façon différente et tu t’étonnes de leurs calomnies ? »
Hélas ! hélas ! à qui confierai-je ma peine ?
Qui la comprendra ?
Mes contemporains se lient facilement,
moi seul suis incompris !
Je me prosternerai devant le Ciel, je lui exposerai mes idées,
car, en revisant le passé historique, j’ai découvert le droit chemin.
Le k’ieou et le ki traînent mon char .
Je survole la poussière terrestre, je me dirige au firmament.
Le matin je pars de Ts’ang wou ,
le soir j’arrive à Hiuan p’o .
En passant au dessus des Palais , je voudrais m’arrêter un moment,
mais le soleil descend et le crépuscule va tomber.
J’ordonne à Hi Houo d’arrêter un instant le char.
Me dirigeant vers la montagne Yen-tseu ,
je ne me presse pas.
La route est si longue et incertaine,
je vais monter au ciel pour distinguer le bon chemin
et je redescendrai pour le suivre.
Devant moi, Wang chou conduit l’équipage,
derrière, Fei-lien nous suit.
Avec mon escorte si nombreuse,
avec mon équipage si pompeux,
je demande à Ti-houen d’ouvrir le Paradis ;
immobile, appuyé contre la porte, il me regarde et ne me répond pas.
Le temps est très sombre .
Mes pas hésitent, je donne mon amitié aux orchidées.
L’anarchie règne sur ce monde,
les jalousies, les intrigues, accablent les honnêtes gens.
Demain je franchirai la rivière Po,
je descendrai le sommet de Lang fong .
Soudain, en tournant la tête, j’aperçois mon pays natal, mes larmes coulent...
Je visite rapidement le Palais du Printemps , où je prends une branche en jade pour contempler ma parure.
Je profite de la floraison qui ne s’achève pas encore,
je cherche celle à qui je pourrais faire des cadeaux .
Je commande à Foung long , avec sa voiture nuageuse,
d’aller trouver la déesse Mi.
Je donne comme présent mon ceinturon ;
j’envoie Kien sieou comme intermédiaire.
Mes adversaires se rassemblent autour de la déesse et me calomnient de nouveau ;
elle repousse ma demande sous prétexte qu’habitant dans un endroit reculé, elle ne saurait changer de domicile.
Elle séjourne, trois nuits durant, à Tch’iong che ;
tous les matins, elle lave ses cheveux dans la rivière Lai-p’an .
Elle entretient sa beauté dont elle est fière ;
toute la journée, elle s’amuse et laisse passer le temps .
Bien qu’elle soit belle, elle se montre trop dédaigneuse ;
je l’abandonne pour en chercher une autre.
J’aperçois en haut de la Terrasse de Jade
la jolie femme du pays de Yeou song .
Je charge le tch’en d’être mon intermédiaire.
Dès son retour, il me rapporte traîtreusement les médisances.
Le mâle de la tourterelle, chargé de ma mission, s’envole en chantant.
Je méprise cependant sa légèreté.
Mon cœur est plein de doute,
pourtant, selon les rites, je ne saurais aller vers elle moi-même.
Cet homme parfait comme le phénix présente déjà les cadeaux à cette belle,
Kao sing l’épousera certainement avant moi.
Je voyagerais bien dans les pays lointains, mais aller où ?
Alors je flâne nonchalamment pour tuer mon ennui.
Le gynécée est profond, loin pour moi ;
l’éminent roi ne me comprend pas non plus.
Comment exposerais je ma fidélité ?
Voudrais je mourir ainsi dans ce pays ?
Je prépare les tiges de k’iong mao et les morceaux de bambou,
je prie Ling fen de prédire mon sort .
Il dit : « Les deux belles choses devraient s’entendre :
qui peut croire que, pour les amener l’une à l’autre, il faille faire des démarches ? »
Il dit encore : « Je pense que dans une étendue telle que celle des neuf tcheou ,
il ne manque pas de belles femmes . »
Il me conseille enfin : « Tâcher de voyager aux pays lointains et sans hésiter,
pour rencontrer une séduisante créature.
Partout ailleurs poussent les plantes aromatiques,
pourquoi vous attachez vous tant à votre pays natal ? »
Hélas ! l’époque est troublée, les goûts sont bouleversés ;
qui jugera équitablement mes qualités et mes défauts ?
Les penchants de chaque personne diffèrent naturellement de ceux d’autrui ;
seulement, ces courtisans ont des préférences étranges :
ils portent sur eux, comme parfum, l’armoise,
et prétendent que la fleur d’orchidée n’est pas digne de cet emploi !
J’avais compté sur l’appui de Lan ;
trompé par son apparence, j’ai découvert en lui le manque de foi.
Il délaisse les hommes capables comme s’ils étaient pareils aux autres courtisans,
et déclare bien vouloir assembler ces derniers autour du trône !
Tsiao , ambitieux et flatteur,
remplit son sac de parfum avec le cornouiller .
Il ne désire que parvenir,
comment respecterait il la senteur suave .
Puisque Ling fen m’a conseillé de grands voyages,
je choisis un jour favorable et je pars.
J’attelle le dragon volant
à mon char de jade et d’ivoire.
Les cœurs des traîtres ne s’harmoniseront jamais avec ceux des hommes fidèles ;
je m’exile volontairement.
Le matin, je quitte T’ien tsin ,
le soir j’atteins Si-kei .
Les phénix vénèrent mes drapeaux,
doucement, ils planent.
Tout à coup, j’aborde le Sable Mouvant,
je suis le cours de la Rivière Rouge.
Sur l’ordre du Dieu de l’Ouest,
les dragons bâtissent pour moi des ponts sur la Mer Occidentale.
La route est longue et pleine de difficultés ;
je prescris aux voitures de mon équipage de prendre la route la plus courte,
elles contournent la montagne Pou tcheou, se dirigent vers l’ouest
et me rejoignent au bord de la mer.
J’expose mes mille voitures
dont les essieux sont en jade.
Les huit dragons serpentent en traînant mon char,
les immenses drapeaux de nuages l’ombragent.
Je conduis lentement, je ne me laisse pas enflammer par ce luxe ;
mes pensées s’envolent vers les horizons lointains, but de mon voyage aérien.
J’exécute les Neuf Chants et danse au son de la musique de Chao ; en profitant de mes loisirs, je goûte ces agréments.
Je m’élève vers le lumineux firmament ;
soudain, je baisse la tête, j’aperçois mon pays natal.
Alors, saisis par la nostalgie , mon cocher s’attriste
et mon cheval ne veut plus avancer.
Sur ce, je conclus : « Hélas ! c’en est fait !
Dans ce pays, personne ne me comprend ;
qu’est ce donc qui m’attache encore à la capitale ?
Puisque je ne peux pas prendre part à la politique et l’améliorer, je suivrai les traces de P’eng Hien. »
K’IU P’ING (K’iu Yuan).
Poème composé aux environs de 296 avant J : C. D’après l’historien Sseu ma Ts’ien, l’expression Li sao est égale à celle de « li yeou ». Or, d’après l’historien Pan Kou, li signifie tristesse. Donc, Li sao signifie soit « Éloigner la tristesse » comme l’entend Sseu ma Ts’ien, soit « Tristesse importune », comme l’entend Pan Kou.
«Celui qui sait qu'il ne sait pas, éduque le. Celui qui sait qu'il sait, écoute le. Celui qui ne sait pas qu'il sait, éveille le. Celui qui ne sait pas qu'il ne sait pas, fuis le»
la culture chinoise est vraiment trop riche normal elle date de plusieurs millenaires mais ce qu'on sait de toute cette richesse ce sont les dictons les citations et un nombre minime de contes.
malheureusement ce qu'on a de la poésie chinoise ancienne est tres peu, voilà un poéme que j'ai trouvé.
Li sao
Ma famille descend de l’empereur Kao yang ;
feu mon vénérable père s’appelait Po yong.
Je naquis au début du printemps, le jour keng ying,
de la première lune de l’année ying .
Mon père assista à ma naissance ;
il me donna de jolis noms :
Tchen tse, comme nom de lait,
et Ling kiu comme prénom.
Je porte en moi tout ce qu’il y a de beau dans la nature,
je possède en outre de grandes capacités.
Je me couvre de kiang li et de tchou ,
je noue les fleurs d’orchidée automnales pour faire des pendeloques.
Mes années coulent rapidement,
je redoute de ne pouvoir aider à temps le Prince !
Le matin, je cueille la fleur de mou lan sur le mont P’i
et le soir, l’herbe hivernale sur les îlots.
Le soleil et la lune ne s’arrêtent jamais dans leur course,
— le printemps et l’automne se succèdent.
En voyant les arbres se dénuder et les herbes jaunir,
je crains de voir le charme de la belle se flétrir.
Pourquoi ne profite t elle pas de sa maturité pour sarcler le gazon ?
Pourquoi ne change t elle pas de conduite ?
Je monterais sur le k’i ou sur le ki :
et je la conduirais...
Seulement, les traîtres réunis ne pensent qu’à leurs intérêts,
la route est donc sombre, étroite et périlleuse.
N’oserais je pas courir les risques ?
Je crains que la voiture royale ne soit en danger !
En tout sens, je la surveille ;
j’espère suivre la trace des rois de jadis.
Mais le tchouan ne voit pas ma fidélité ;
croyant aux calomnies, il s’irrite brusquement.
Je comprends la difficulté d’être fidèle,
mais mon cœur est décidé et je ne puis hésiter.
Si, pour obtenir l’équité, je parle avec Kieou tien ,
c’est toujours à cause de l’Energie Clairvoyante .
D’abord, elle s’entendit très bien avec moi ;
puis elle chercha à m’éviter .
Je la quitte sans difficulté ;
je la plains de son inconstance !
Je dispose de neuf wan de terre pour cultiver les orchidées,
de cent meou pour les houei ,
et d’un yi pour les lieou li et les tsi-tch’e
mêlés aux tou heng et aux fang-tchou .
Je leur souhaite la prospérité ;
je les cueillerai lorsque le moment sera venu.
Cependant, que m’importe leur prospérité ?
J’ai seulement pitié des fleurs fanées !
Les opportunistes se hâlent de parvenir à leurs fins,
leur avidité est insatiable.
En mesurant les autres d’après son propre sentiment,
chacun d’eux jalouse les hommes capables et honnêtes.
Tous se précipitent, se bousculent pour atteindre leur but commun.
Mais moi, je ne m’occupe guère de mon intérêt ;
la vieillesse m’approche de plus en plus,
je tremble que mon renom ne soit pas établi !
A l’aurore, je bois la rosée tombée du mou lan ;
au crépuscule, je goûte les pétales tombés des chrysanthèmes.
Si mon idéal était vraiment juste et beau,
je supporterais longtemps et sans dommage la faim.
Avec un petit bâton de bois, j’attache la tige de ts’ai ;
je file les graines mûres de pi-li .
Je redresse le feuillage du kiun-kouei ,
et façonne celui du hou cheng .
Je prends pour modèle de fidélité les sages antiques
que mes contemporains ne respectent plus.
Si ma fidélité ne convient pas à mes contemporains,
je veux imiter P’eng Hien .
Je soupire longuement, je pleure ;
je souffre des maux de la vie.
Malgré mon perfectionnement moral, vivant sous le joug d’autrui,
je conseille le souverain le matin et le soir, on m’exile déjà.
Etant exilé, je porte toujours les houei — et les ts’ai ;
si le choix de mon cœur réglait mes pas,
quand même je mourrais et ressusciterais neuf fois, je ne regretterais rien !
Je garde rancune à l’Énergie Clairvoyante de son indifférence ,
jusqu’à la fin, elle n’examine pas mon cœur.
Plusieurs femmes, jalouses de la beauté de mes sourcils,
m’accusent faussement de conduite légère .
Les artisans de nos jours sont véritablement adroits :
sans s’inquiéter de la forme carrée ou ronde, ils changent les formes,
contrairement à l’usage du cordeau noirci , ils suivent les courbes ;
sans se soucier de la solidité, ils s’enhardissent à bâtir de vastes demeures.
Triste, désespéré,
je végète dans cette époque !
Je mourrais plutôt que de les plagier !
Les rapaces ne se groupent pas,
depuis l’antiquité il en est ainsi.
Comment ce qui est rond pourrait devenir carré ?
Comment s’entendront ceux qui n’ont pas les mêmes principes ?
Je contrains mon cœur, je retiens mes opinions,
je supporte les injures, espérant trouver l’occasion de chasser les traîtres.
Mourir en gardant la pureté de sa conduite :
voici ce que les anciens sages préféraient.
Je me repens de ne pas avoir choisi consciencieusement mon chemin ;
resté longtemps debout, je vais me retirer.
Je fais faire demi-tour à ma voiture ,
mon égarement n’est pas de longue durée.
Je laisse mon cheval marcher doucement dans la prairie couverte d’orchidées,
je monte sur une colline et m’y repose.
Je retournerais bien à la Cour si j’étais sûr de ne pas y rencontrer de nouveaux ennuis ;
en m’éloignant de la Cour, je mène la vie d’autrefois.
Je rassemble les feuilles de k’i et de lotus, et les fleurs de fou-yong
pour confectionner mes habits .
Chaque personne a son goût ;
moi, j’ai celui du perfectionnement moral.
Même si l’on me démembrait, je n’y renoncerais jamais ;
mon cœur est irréprochable !
A propos de mon exil, ma sœur
me gronde plus d’une fois .
Elle me dit : « A cause de son entêtement,
Kouen fut condamné à mort.
Toi, pourquoi veux tu, contre les coutumes de notre époque, rester fidèle et te perfectionner dans la morale ?
Pourquoi, seul, désires tu semblable perfectionnement ?
Les mauvaises herbes encombrent la salle ;
alors, tu les écartes, tu te conduis d’une façon différente et tu t’étonnes de leurs calomnies ? »
Hélas ! hélas ! à qui confierai-je ma peine ?
Qui la comprendra ?
Mes contemporains se lient facilement,
moi seul suis incompris !
Je me prosternerai devant le Ciel, je lui exposerai mes idées,
car, en revisant le passé historique, j’ai découvert le droit chemin.
Le k’ieou et le ki traînent mon char .
Je survole la poussière terrestre, je me dirige au firmament.
Le matin je pars de Ts’ang wou ,
le soir j’arrive à Hiuan p’o .
En passant au dessus des Palais , je voudrais m’arrêter un moment,
mais le soleil descend et le crépuscule va tomber.
J’ordonne à Hi Houo d’arrêter un instant le char.
Me dirigeant vers la montagne Yen-tseu ,
je ne me presse pas.
La route est si longue et incertaine,
je vais monter au ciel pour distinguer le bon chemin
et je redescendrai pour le suivre.
Devant moi, Wang chou conduit l’équipage,
derrière, Fei-lien nous suit.
Avec mon escorte si nombreuse,
avec mon équipage si pompeux,
je demande à Ti-houen d’ouvrir le Paradis ;
immobile, appuyé contre la porte, il me regarde et ne me répond pas.
Le temps est très sombre .
Mes pas hésitent, je donne mon amitié aux orchidées.
L’anarchie règne sur ce monde,
les jalousies, les intrigues, accablent les honnêtes gens.
Demain je franchirai la rivière Po,
je descendrai le sommet de Lang fong .
Soudain, en tournant la tête, j’aperçois mon pays natal, mes larmes coulent...
Je visite rapidement le Palais du Printemps , où je prends une branche en jade pour contempler ma parure.
Je profite de la floraison qui ne s’achève pas encore,
je cherche celle à qui je pourrais faire des cadeaux .
Je commande à Foung long , avec sa voiture nuageuse,
d’aller trouver la déesse Mi.
Je donne comme présent mon ceinturon ;
j’envoie Kien sieou comme intermédiaire.
Mes adversaires se rassemblent autour de la déesse et me calomnient de nouveau ;
elle repousse ma demande sous prétexte qu’habitant dans un endroit reculé, elle ne saurait changer de domicile.
Elle séjourne, trois nuits durant, à Tch’iong che ;
tous les matins, elle lave ses cheveux dans la rivière Lai-p’an .
Elle entretient sa beauté dont elle est fière ;
toute la journée, elle s’amuse et laisse passer le temps .
Bien qu’elle soit belle, elle se montre trop dédaigneuse ;
je l’abandonne pour en chercher une autre.
J’aperçois en haut de la Terrasse de Jade
la jolie femme du pays de Yeou song .
Je charge le tch’en d’être mon intermédiaire.
Dès son retour, il me rapporte traîtreusement les médisances.
Le mâle de la tourterelle, chargé de ma mission, s’envole en chantant.
Je méprise cependant sa légèreté.
Mon cœur est plein de doute,
pourtant, selon les rites, je ne saurais aller vers elle moi-même.
Cet homme parfait comme le phénix présente déjà les cadeaux à cette belle,
Kao sing l’épousera certainement avant moi.
Je voyagerais bien dans les pays lointains, mais aller où ?
Alors je flâne nonchalamment pour tuer mon ennui.
Le gynécée est profond, loin pour moi ;
l’éminent roi ne me comprend pas non plus.
Comment exposerais je ma fidélité ?
Voudrais je mourir ainsi dans ce pays ?
Je prépare les tiges de k’iong mao et les morceaux de bambou,
je prie Ling fen de prédire mon sort .
Il dit : « Les deux belles choses devraient s’entendre :
qui peut croire que, pour les amener l’une à l’autre, il faille faire des démarches ? »
Il dit encore : « Je pense que dans une étendue telle que celle des neuf tcheou ,
il ne manque pas de belles femmes . »
Il me conseille enfin : « Tâcher de voyager aux pays lointains et sans hésiter,
pour rencontrer une séduisante créature.
Partout ailleurs poussent les plantes aromatiques,
pourquoi vous attachez vous tant à votre pays natal ? »
Hélas ! l’époque est troublée, les goûts sont bouleversés ;
qui jugera équitablement mes qualités et mes défauts ?
Les penchants de chaque personne diffèrent naturellement de ceux d’autrui ;
seulement, ces courtisans ont des préférences étranges :
ils portent sur eux, comme parfum, l’armoise,
et prétendent que la fleur d’orchidée n’est pas digne de cet emploi !
J’avais compté sur l’appui de Lan ;
trompé par son apparence, j’ai découvert en lui le manque de foi.
Il délaisse les hommes capables comme s’ils étaient pareils aux autres courtisans,
et déclare bien vouloir assembler ces derniers autour du trône !
Tsiao , ambitieux et flatteur,
remplit son sac de parfum avec le cornouiller .
Il ne désire que parvenir,
comment respecterait il la senteur suave .
Puisque Ling fen m’a conseillé de grands voyages,
je choisis un jour favorable et je pars.
J’attelle le dragon volant
à mon char de jade et d’ivoire.
Les cœurs des traîtres ne s’harmoniseront jamais avec ceux des hommes fidèles ;
je m’exile volontairement.
Le matin, je quitte T’ien tsin ,
le soir j’atteins Si-kei .
Les phénix vénèrent mes drapeaux,
doucement, ils planent.
Tout à coup, j’aborde le Sable Mouvant,
je suis le cours de la Rivière Rouge.
Sur l’ordre du Dieu de l’Ouest,
les dragons bâtissent pour moi des ponts sur la Mer Occidentale.
La route est longue et pleine de difficultés ;
je prescris aux voitures de mon équipage de prendre la route la plus courte,
elles contournent la montagne Pou tcheou, se dirigent vers l’ouest
et me rejoignent au bord de la mer.
J’expose mes mille voitures
dont les essieux sont en jade.
Les huit dragons serpentent en traînant mon char,
les immenses drapeaux de nuages l’ombragent.
Je conduis lentement, je ne me laisse pas enflammer par ce luxe ;
mes pensées s’envolent vers les horizons lointains, but de mon voyage aérien.
J’exécute les Neuf Chants et danse au son de la musique de Chao ; en profitant de mes loisirs, je goûte ces agréments.
Je m’élève vers le lumineux firmament ;
soudain, je baisse la tête, j’aperçois mon pays natal.
Alors, saisis par la nostalgie , mon cocher s’attriste
et mon cheval ne veut plus avancer.
Sur ce, je conclus : « Hélas ! c’en est fait !
Dans ce pays, personne ne me comprend ;
qu’est ce donc qui m’attache encore à la capitale ?
Puisque je ne peux pas prendre part à la politique et l’améliorer, je suivrai les traces de P’eng Hien. »
K’IU P’ING (K’iu Yuan).
Poème composé aux environs de 296 avant J : C. D’après l’historien Sseu ma Ts’ien, l’expression Li sao est égale à celle de « li yeou ». Or, d’après l’historien Pan Kou, li signifie tristesse. Donc, Li sao signifie soit « Éloigner la tristesse » comme l’entend Sseu ma Ts’ien, soit « Tristesse importune », comme l’entend Pan Kou.
bsr à tous et à toutes ,voici des citations que je garde ds mon archif:
-Nul ne veut le bien public que quand il s'accorde avec le sien
-C'est surtout dans la solitude qu'on sent l'avantage de vivre avec quelqu'un qui sait penser.
-L'adultère demande une telle liberté d'esprit, un égoïsme si candide et un manque de scrupules si total qu'il ne peut raisonnablement être conseillé qu'aux célibataires.
- En me mariant, je ne pourrais rendre heureuse qu'une seule femme ; en restant célibataire, des centaines.
-Ne riez jamais des rêves d’un autre. Les gens qui n’ont pas de rêves n’ont pas grand chose.
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