"Tout s'accélère" dans la recherche sur les cancers |
PARIS (AFP) - Thérapies ciblées, médecine personnalisée: "tout s'accélère" dans la recherche sur les cancers, dont mille nouveaux cas sont diagnostiqués chaque jour en France, un chiffre qui ne cesse de progresser même si plus d'une personne sur deux guérit aujourd'hui de son cancer. |
A l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer, samedi, un web-documentaire coproduit par l'Inserm, l'Institut national du cancer (INCa) et l'Association pour la recherche sur le cancer (ARC) présente les principales avancées récentes.
D'une durée de près d'une heure, il s'adresse à "tous les publics", a précisé le Professeur Fabien Calvo, directeur de la recherche de l'INCa, lors de sa présentation à la presse mardi.
Plus de 3.300 chercheurs et techniciens travaillent chaque jour en France sur les différents aspects de la recherche sur le cancer, dont les avancées permettent des traitements de plus en plus individualisés.
Les progrès fulgurants réalisés depuis une dizaine d'années par les techniques de séquençage génétique ont révolutionné la connaissance des tumeurs.
Si le premier séquençage du génome humain a nécessité une dizaine d'années, quelques jours suffisent aujourd'hui à séquencer le génome d'une tumeur. Voire quelques heures si l'on en croit le créateur d'une machine miracle présentée ce week-end au Forum économique mondial de Davos.
Le Professeur Calvo a pris l'exemple du cancer du poumon: "Il y a dix ans, le cancer du poumon était une maladie unique". Aujourd'hui, des anomalies génétiques (altérations moléculaires) sont identifiées pour près de la moitié d'entre eux, ce qui permet de déterminer quel traitement est ou non adapté. On parle alors de médecine personnalisée et de thérapie ciblée.
Dix-sept thérapies ciblées
Les thérapies ciblées "sont le meilleur exemple d'avancée", a estimé Jacques Raynaud, président de l'ARC. Elles savent reconnaître les cellules cancéreuses et ne s'attaquer qu'à elles, limitant considérablement les dégâts colatéraux sur les cellules saines.
Dix-sept thérapies ciblées sont aujourd'hui utilisées en France dans plusieurs types de cancers, dont les plus fréquents, comme le cancer du sein, le cancer colorectal ou celui du poumon. Et plus de 500 molécules innovantes sont en développement dans le monde.
En 2010, plus de 34.000 malades ont été inclus dans les essais cliniques en cancérologie en France, soit 8% des patients soignés pour un cancer (+52% par rapport à 2008).
80% des essais cliniques concernent des thérapies ciblées.
L'INCa a sélectionné 16 centres d'essais cliniques spécialisés dans les essais "de phases précoces" (1 et 2), ce qui permet aux malades d'accéder aux nouvelles thérapies ciblées, bien avant leur mise sur le marché.
Pour le Professeur Calvo, l'objectif de la recherche est double. Il s'agit de réduire la mortalité par cancer, une tendance amorcée il y a quelques années "qui se poursuit de manière régulière", mais aussi de réduire la survenue des cancers. Là, la tendance "est plutôt inverse", a-t-il regretté, pointant du doigt "une accélération extraordinaire dans les pays en développement".
La recherche s'intéresse donc aussi à mieux comprendre les facteurs de risques génétiques (susceptibilité individuelle) et environnementaux.
"On sait qu'on pourrait prévenir 4 cas de cancers sur 10 si on savait mieux maîtriser les facteurs de risque", a souligné Jacques Raynaud. Certains sont connus et "évitables", comme le tabac ou l'exposition au soleil.
Le documentaire "Recherche sur les cancers : tout s'accélère" sera disponible à partir de samedi sur les sites de l'Inserm, de l'INCa et de l'ARC ainsi que sur une adresse dédiée (www.recherche-tout-saccelere.fr).
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Publié le: 01/02/2012 à 06:57:08 GMT |
Source : AFP |
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